43 kg de fer sur le dos ? Même pas peur. L’artisan métallier Éric Tops vient d’installer, sur commande de la mairie de Megève, une nouvelle sculpture dans la niche du Creux Saint-Jean, en contrebas du Calvaire. Reconnaissable à sa bible et à sa plume, symboles du premier traducteur des Ecritures, mais aussi à son lion et à un crâne, attributs des saints ermites, Saint Jérôme aura demandé 250 heures de travail, « 250 heures de plaisir » précise Éric qui a achevé l’œuvre le 30 septembre dernier, jour de la Saint Jérôme. Pas de charrue pour transporter la sculpture, l’artisan a forgé lui-même une assise spéciale pour la porter sur son dos jusqu’à sa niche, devant le petit pont de pierre enjambant le torrent du Planay. Un lieu resté vide depuis sa création. D’après Patricia Tops, sœur d’Éric, seule une mention du curé Ambroise Martin, bâtisseur du Calvaire entre 1840 et 1878, laissait entrevoir le souhait d’y voir un Saint Jérôme. « C’est un peu comme refermer une boucle familiale », confie Éric Tops, ému de cette installation. Pour la famille Tops-Socquet, ce moment revêt une forte charge émotionnelle. Photo d’archives à l’appui, leurs grands-parents posaient déjà là, en 1930 ou peut-être 1931, devant ce même pont et cette niche encore vide, lors d’une de leurs premières balades en amoureux. Même émotion pour Annick Socquet-Clerc, adjointe à la mairie en charge notamment du patrimoine, « heureuse que cette niche restaurée trouve enfin un nouvel occupant ». Le fer, la foi, la mémoire : c’est un fragment d’histoire de Megève qui reprend vie au Creux Saint-Jean. Timothée